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é-NOR-ME !
Dire que "Old Boy" est un "Kill Bill" à la coréenne serait très réducteur. En effet, il possède la même maestria et la même originalité dans la mise en scène mais avec un scénario en plus ! Car, là où "Kill Bill" se contentait de mettre en scène une vengeance "toute bête" en l'enrobant dans une esthétique incroyable mais en la faisant traîner sur deux films, "Old Boy" insère cette vengeance dans un scénario beaucoup plus complexe, la vengeance n'étant que la partie visible de l'iceberg scénaristique.
On comprend ainsi pourquoi Tarantino, sûrement frustré de ne pas être allé assez loin avec ses "Kill Bill", et son jury ont décerné à "Old Boy" le Grand Prix du Festival de Cannes 2004. D'ailleurs, il méritait certainement davantage la Palme d'Or que "Fahrenheit 9/11" qui l'a obtenu, non pas pour ses qualités intrinsèques, mais pour ce qu'il représentait.
Articulé autour d'un sujet tabou, "Old Boy" ne donnera certainement pas lieu à un remake de la part d'Hollywood ou alors, en l'adaptant, les américains le dénatureront et en perdront toute la saveur. C'est en effet un film hors norme, qui sort des sentiers battus, d'une originalité incroyable et c'est cela qui procure au spectateur un plaisir fou. Un film, à mille lieux des blockbusters américains, pré-formatés, tous conçus selon le même modèle, les mêmes règles et avec les mêmes interdits. Dans "Old Boy", tout est permis !
Attention, cependant, âmes sensibles s'abstenir. Ce film est interdit aux moins de 16 ans et c'est totalement justifié.
Pour finir, deux petits coups de projecteur :
- sur Choi Min-Sik dont l'interprétation est remarquable : il est totalement imprégné du personnage, il est vraiment Oh Dae-Soo. Cet acteur est exceptionnel dans chacun de ses rôles (souvenez-vous, c'était lui l'acteur principal de "Failan" et de "Ivre de Femmes et de Peinture").
- sur Park Chan-Wook, l'un des réalisateurs les plus brillants au monde : il est aussi l'auteur de "JSA, Joint Security Area", le meilleur des 73 films que j'ai vus au Cinéma en 2001.
