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Ce film est vraiment à part. Il ne ressemble à aucun autre et apaise le
spectateur qui en ressort totalement libéré de son stress d'homme moderne.
Ce film est, en même temps, une fable philosophico-poétique, un modèle d'éducation
et de sérénité et un instant de détente et de relaxation. On se sent
tellement bien en sortant de ce film.
L'utilisation d'une métaphore sur les saisons représentant le cycle de vie
d'un individu (de son apprentissage de la vie par un sage dans un temple
jusqu'au moment où il prend la place du sage et initie lui-même un enfant à
la vie) est incroyablement novatrice dans un monde cinématographique où les
plagiats et remakes sont légions et où les idées originales sont si rares.
De plus, il y a quelques moments où l'on sourit ou rit franchement pendant ce
film (la pierre accrochée au dos de l'enfant, la barque des 2 tourtereaux tirée
et coulée, la canette touchée avec une simple pierre, etc.) : un humour
provoqué par des situations pleines de tendresse et de fraîcheur ... tout le
contraire d'un rire nerveux incontrôlé et d'un humour ras-les-paquerettes à
la "Starsky et Hutch" sorti à la même période.
Pour rester dans les comparaisons, la sagesse du mentor et sa philosophie de la
vie m'ont fait penser à "Kung Fu", la série de mon enfance, avec
David Carradine. En effet, face à une même situation difficile - un meurtre -,
l'approche de "Printemps, Eté, Automne, Hiver ... et Printemps" n'est
pas du tout la même que celle de "Monster" par exemple. Le film coréen
a opté pour une manière particulièrement belle de dépeindre la nature
humaine : sa noirceur contrastant avec la beauté du paysage qui l'entoure.
Étonnant pourtant que ce nouveau film de Kim Ki-Duk m'ait autant plu alors que
j'avais vraiment détesté le précédent film de ce réalisateur - "L'île"
- et ses terribles "mutilations internes à l'hameçon". Ce qui est
encore plus paradoxal, c'est qu'on retrouve, dans ces deux films, un lieu de
l'action quasi-identique (un bungalow au milieu d'un lac) et une action hors du
temps. Ce film pourrait se passer il y a 70 ans ou dans 70 ans (le seul élément
moderne du film correspond aux armes à feu des policiers).
En fait, cet excellent film du Cinéma Coréen nous montre toute la
diversité d'un cinéma méconnu en France ; après "JSA, Joint Security
Area", un thriller militaro-politique qui a dû inspirer "Basic"
de John McTiernan et qui avait été le meilleur des 73 films que j'ai vus au
Cinéma en 2001, après "Failan" ou "Oasis", deux superbes
histoires d'Amour pourtant très différentes l'une de l'autre, après
"2009, Lost Memories", un blockbuster d'anticipation, après "Le
Chant de la Fidèle ChunHyang" et "Ivre de Femmes et de
Peinture", deux films historiques, ce merveilleux "Printemps, Eté,
Automne, Hiver ... et Printemps" est une nouvelle splendide facette du Cinéma
du Pays du Matin Calme.